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Le BRF? Quelle drôle d'idée!
Le projet que je voudrais voir
aboutir a plusieurs objectifs:
- Fertiliser les terrains avec du BRF,
augmentant ainsi son taux d'humus et sa vie biologique,
- Faire
réapparaitre un paysage de bocage dans nos
campagnes en mécanisant et réduisant le coût des chantiers de taille,
- Dynamiser le
tissu social en créant un cercle
d'échange sur les techniques de conduite des haies et de leurs produits,
- Faire
profiter à la population rurale d'un matériel
performant, robuste, et peu coûteux,
- Créer une
activité de diversification inovante
proposant des produits (fruits, BRF,
plaquettes,etc..) dont on pourra acheter en commun le matériel
nécessaire à sa transformation,
- Favoriser
la biodiversité, et avec elle, une lutte biologique contre les
ravageurs qui favorise la réduction de l'usage des pesticides.
La formation
(BTS ACSE)
dont je suis issu m'a appris à prendre en compte les besoins
et les contraintes locales dans
leur globalité pour mener à bien la réflexion du ou des projets qui
visent à améliorer l'existant dans les exploitations que j'ai eu à
étudier. J'ai donc tout
simplement appliqué cette méthode pour ce projet:
- Les besoins locaux sont:
- Améliorer la fertilité des sols agricoles qui se
dégradent de plus en plus,
- Apporter
à l'agriculture une voie de diversification qui permet d'optimiser la
production des terrains, et de sécuriser un-peu les revenus agricoles,
- Protéger
et consolider les écosystèmes, favorisant ainsi la lutte intégrée, ce
qui permets de réduire l'utilisation de pesticides et d'assurer un-peu
plus les récoltes contre les ravageurs,
- Protéger les cultures et le sol des agressions
extérieures,
- Informer les professionnels de l'agriculture des
techniques de production respectueuses de l'environnement,
- Les contraintes sont:
- Une agriculture productiviste qui ne doit pas être
entravée par l'apparition d'obstacles,
- Un contexte économique assez peu propice aux
investissements,
- Un environnement professionnel assez "conservateur"
des techniques de production largement utilisatrices de pesticides,
- Les agriculteurs réellement intéressés par le
projet sont disséminés dans toutes les Ardennes,
- Pour
prétendre aux aides de l'ADEME, il est nécessaire de présenter un
projet cohérent, tant au niveau environnemental que social et
économique.
En
analysant ces différentes composantes locales, j'ai pensé à la création
de haies
productrices de BRF, ce qui aurait l'avantage de:
- Reconstruire les sols agricoles en leur apportant un
matériau qui crée un sol humifère vivant,
- Les essences fruitières dont les haies peuvent être
garnies présentent
un produit qui peut encore être transformé pour lui ajouter de la
valeur; penser alors aux filières courtes (vente directe) pour la
commercialisation,
- Les haies constituent un endroit de nidation très
précieux aux auxiliaires des cultures,
- Les
haies protègent le sol et les cultures du vent, et l'épandage du BRF
ralentit le ruissellement et la lixiviation des éléments fertiles du
sol,et le protège des pluies trop fortes (Pour voir quelques un des
avantages des haies, allez voir ici et ici),
- L'utilisation de
techniques alternatives à "l'agriculture conventionnelle" favorise chez
les agriculteurs une réflexion fertile, source de nombreux bienfaits,
Aussi:
- La plantation de haies basses ne gène pas les engins
agricoles, bien que leur effet sur le vent soit moindre,
- L'achat
du matériel en CUMA permet d'obtenir de nombreuses aides financières,
et de répartir le montant de l'investissement restant sur l'ensemble
des utilisateurs, ce qui facilite grandement le financement du
matériel, et en rends l'utilisation très économique,
- La
diffusion d'une réflexion sur des techniques agricoles respectueuses de
l'environnement permet de toucher un grand nombre d'agriculteurs qui,
en changeant quelques unes de leur pratiques, permettent la réalisation
de projets comme le mien, sur un territoire qui peut prendre de
l'ampleur,
- Les
projets concernant le bois-énergie sont limités localement, car la
production est maintenant sous-utilisée par le parc de chaudières à
plaquettes installées dans la région. Il est alors pertinent de vouloir
valoriser les branches trop petites pour faire des bûches en BRF, ce
qui apporte une autre dimmension environnementale (dimmension
agronomique) au projet qui devient ainsi très innovant (Il n'y a aucune
unité de production de BRF dans les Ardennes qui soit capable de
répondre aux besoins agronomiques de l'agriculture ardennaise). Ce qui
ne doit pas nous empêcher de favoriser l'implantation de chaudières à
plaquettes, bien au contraire.
C'est (entre autres)
pour toutes ces raisons que j'ai pensé aux BRF pour rendre mon projet
réalisable. Ce projet est réalisable pratiquement sur tout le
territoire des Ardennes, tant chez les personnes sensibles aux
questions environnementales que chez les autres, car ce projet apporte
de réels bénéfices, pas seulement pour l'environnement, mais aussi
parcequ'il représente une réelle activité de diversification.
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